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Hellfest : Fil Rouge de la journée du dimanche 21 juin

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Pour fêter en beauté son dixième anniversaire, le Hellfest Open Air a choisi de proposer à ses aficionados une affiche best-of du plus bel effet comportant des mastodontes de la scène comme ces pépites méconnues qui sont intrinsèquement liées à l’identité du festival. Comme chaque année, notre équipe est présente à Clisson pour vous faire vivre en direct et durant trois jours cette fête de l’enfer devenue un rendez-vous incontournable pour tous les fans de metal français (et de plus en plus européens). Un événement d’ailleurs complet dès décembre dernier, soit seulement trois semaines après l’ouverture de la billetterie, ce qui constitue un record pour le festival.

Comme nous avons pu le faire ces dernières années, vous allez pouvoir suivre le festival en direct via ce fil rouge dont la mise à jour est effective depuis ce vendredi ! Le fil rouge de la journée d’hier samedi se retrouve également sur ce lien. Suivez-nous donc dès maintenant via cet article mais aussi sur les réseaux sociaux – notre page Facebook et nos comptes Twitter et Instagram – pour tout savoir sur ce Hellfest 2015 et obtenir nos impressions à brûle-pourpoint. Nous vous conseillons donc de recharger cette page régulièrement car nos informations sont mises en ligne en temps réel (si la connexion sur place le permet, ce qui a toujours été le cas jusqu’à présent). Par ailleurs, sachez que comme chaque année les live reports de ce fil rouge pourront être enrichis quelques jours après le festival et nous vous proposerons également, a posteriori de l’événement, des galeries photos entièrement consacrées aux prestations des artistes.

10h15 : Bonjour à tous ! Soyez les bienvenus pour le fil rouge de cette (déjà) dernière journée de festival. Si les nuques et cordes vocales ont déjà largement souffert jusqu’à présent chez les festivaliers, il reste cependant en ce dimanche de Fête de la Musique encore du lourd à s’avaler, et notamment dans quelques minutes le début des hostilités sur la Mainstage 2, sur laquelle se succéderont plusieurs combos de thrash metal, avec tout d’abord Iron Reagan, groupe dont le chanteur n’est autre que Tony Foresta, le frontman de Municipal Waste. Un bon désordre en perspective dans le pit. Sur l’Altar, les Français d’Hypno5e tenteront d’emmener avec eux le public dans leur metal ambient dérivant sur la fusion, tandis que sous la tente de la Valley, le groupe de stoner Witchthroat Serpent largement inspiré des premiers travaux d’Electric Wizard essaiera de dompter cette heure matinale.

11h00 : Beaucoup de personnes se sont massées devant Iron Reagan ce matin. Bien que traînant la patte au début, le groupe s’est lancé dans une cavalcade thrash crossover. « I Won’t Go » engage le public à former un circle-pit. Les Virginiens enfilent les titres comme on beurre des toasts un dimanche matin, et notamment « Your Kid Is A Asshole », « Miserable Failure ». Un set plus efficace que le café pour lancer la journée. Une petite cover de Cannibal Corpse avant de finir en beauté sur « 4 More Years ».

11h05 : Dommage, dommage qu’il n’y ait pas eu plus de monde pour Witchthroat Serpent. Le trio stoner a poncé nos tympans avec lourdeur, et sincèrement on aurait volontiers goûté à plus de trente petites minutes. Sobre mais non dénuée de classe, la prestation nous a envoyés dans des contrées doomesques où un dicton semble de mise : « Rien ne sert de courir, il faut riffer à temps ».

11h10 : Tout était contre : l’horaire, les balances de la scène adjacente et une forme des festivaliers des plus fatiguées. Une épreuve, un défi pour Hypno5e, quand on connaît le degré d’immersion que nécessite leur musique. Pourtant, la bande a tout emporté sur son passage, n’accordant aucun répit à une fosse déjà importante en nombre. Un son remarquable, une énergie diabolique et une précision d’horloger suisse. Hypno5e, malgré les circonstances peu confortables, a placé la barre déjà très haute ce dimanche.

11h18 : Les Hawkeyes viennent de Leeds (Angleterre) et distillent du rock britannique classieux sur la Mainstage 1. Cela est tout sauf une surprise quand on sait que cette ville est une marmite bouillonnante d’où sont issus entre autres les Kayser Chiefs. Le public est clairsemé et endormi. C’est bien normal après trois jours si intenses. Le groupe, lui, est énergique mais une indifférence polie de la part des metalheads les accompagne pendant le set.

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11h38 : On apprend à l’instant que c’est Death Engine qui va prendre les rênes de la Valley dans quelques minutes, suite à une inversion de créneau horaire avec Sofy Major qui jouera quant à lui de 12h50 à 13h30 sur cette même scène.

11h45 : Birds In Row viennent en voisins de Laval [53] et ne se laissent pas démonter par l’événement qu’ils prennent on ne peut plus au sérieux. Le style développé oscille entre hardcore et emo et semble plutôt bien prendre auprès du public. Le chanteur a à cœur d’expliquer entre deux titres ses textes sur la religion, la condition humaine, la société. Il faut dire que pendant les morceaux les paroles deviennent difficiles à identifier sous les hurlements. Un set convaincant et prometteur qui se termine par « You, Me And The Violence ».

11h48 : Pas d’artifice sur le Temple du côté des Norvégiens de Nidingr qui sont simplement vêtus de noir et délivrent un black metal puissant sans décors excepté les lettres du nom du groupe inscrites sur les panneaux lumineux. Son chanteur chauve Cpt. Estrella Grasa ne sourit pas, et déambule sur scène le dos légèrement courbé en perçant du regard les membres de la foule clairsemée. La musique du combo vire parfois dans une veine plus progressive et reçoit un accueil poli de la foule.

12h10 : La fougue. La fureur. La foi. Lost Society en a à revendre. Le jeune combo finlandais dont il se susurrait dans le microcosme du thrash metal qu’il avait le potentiel d’un « futur Metallica » – rien que ça – démontre qu’il a mûri bien qu’il n’ait pas totalement encore l’étoffe d’un grand. Le groupe s’amuse comme un fou sur la Mainstage 2, et sa débauche d’énergie et de bonne humeur contamine vite la foule. « Terror Hungry » ou « Braindead Metalhead » mettent la fosse en vrac et pour cause : Samy Elbanna, au chant et à la guitare, l’invective et la stimule en permanence, bien que parfois cela puisse manquer un peu de naturel. Difficile de savoir jusqu’où iront ces jeunes loups, mais en attendant personne ne pourra leur reprocher de faire les choses à moitié.

Elvis

12h14 : La Valley est encore timorée suite au concert de Death Engine. Ceux qui n’ont aucune familiarité avec les compositions des Lorientais seront vite perdus, la faute à un son des plus brouillons. Rien ne rend justice aux divers arrangements de guitare, qui d’ordinaire créent les multiples strates dans la musique noise de Death Engine. Dommage car avec de meilleures balances, les Français auraient certainement eu de quoi convaincre.

12h34 : C’est sur les notes d’un orgue Hammond ouvrant « Strange Gateways Beckon » que les Suédois de Tribulation ont fait leur entrée sur l’Altar. Après avoir peaufiné leur maîtrise du death old school suédois de leur premier album, ils s’autorisent diverses expérimentations à l’honneur de ce court set matinal. Malgré cette base résolument death, on pense à leurs camarades de la ville d’Uppsala In Solitude avec qui ils partagent une mise en scène sobre et envoûtante à grand renfort d’encens, de longues silhouettes graciles, digne de l’univers batcave, et la figure tutélaire d’Erik Danielsson (Watain). Mettant l’accent sur leur dernier album Children Of The Night sorti il y a peu, le groupe évoque également le précédent Formulaes Of Death avec l’hypnotisant « Rånda » qui émerge des dernières notes du thème de Laura Palmer dans la série Twin Peaks, en hommage à ces inquiétantes divinités nordiques des forêts, et ferme son set sur un « When The Sky Is Black With Devils » endiablé. Energique, frais et novateur, Tribulation est clairement un groupe à suivre.

12h45 : Le post-hardcore de Code Orange a l’originalité d’être proposé par un groupe dont le chanteur Jami Morgan est également le batteur, ses trois collègues héritant ainsi de la lourde tâche d’assurer seuls l’avancée de la scène. Le combo venu de Pittsburg (USA) réussit avec brio l’exercice. Se donnant à fond et faisant bouger une audience toujours engoncée depuis ce matin. Petit à petit les esprits s’éveillent et quelques headbangings auront salué un show largement à hauteur.

festivalier avec enfant

12h52 : Que penser de ce concert des Français d’Eths ? Certes le groupe a toujours autant de prestance et Rachel Aspe occupe très bien l’espace scénique. Néanmoins les premières notes peinent à convaincre et heureusement que les fans irréductibles du groupe offrent un bon retour. Le chant clair s’entend à peine et le son de la grosse caisse se distingue difficilement. Il faut attendre « Bulimiarexia » pour que le groupe profite de corrections sonores qui honorent son statut. La fin du set monte en intensité et permet à Eths de se découvrir sous son meilleur apparat. Prestation en demi-teinte mais qui s’achève sur une bonne note.

13h00 : Pour les âmes égarées à qui il aurait échappé que The Great Old Ones est un groupe très influencé par Howard Philip Lovecraft, le doute est levé avant même que les Français arrivent sur le Temple : la figure de l’écrivain fantastique trône fièrement sur le backdrop et Cthulhu en personne est brandi sur le devant de la scène. On entend même certains festivaliers invoquer le nom du célèbre monstre en amont de l’entrée du groupe sur scène sur une citation sur sample du Maître. Leur nom de groupe s’attache aux « Grands Anciens », la pierre angulaire de l’univers de Lovecraft. Vêtus de noir, encapuchonnés, les musiciens délivrent pendant les trente minutes imparties leur black atmosphérique évocateur, épique et poétique, dont les titres longs et tortueux s’enchaînent de manière fluide. L’ambiance unique de The Great Old Ones emporte l’adhésion d’un public venu en nombre les applaudir.

13h35 : Un peu plus tôt pendant la pause méridienne, The Haunted a pris d’assaut la Mainstage 2 devant un parterre bondé de personnes. Comme d’habitude, les Suédois ne font pas dans la dentelle avec leur thrash death metal « made in Göteborg » qui dégouline des enceintes. Un public de spécialistes mais pas seulement, puisqu’on aperçoit même un hardcoreux se promener en toute quiétude dans le pit avec une ribambelle de ballons de couleurs. Ça riffe sévère, l’ambiance monte, et les cornes du diable poussent sur toutes les têtes : c’est ça un dimanche à Clisson.

13h45 : « Big-Muff, Noise and Hardcore influenced band » : voilà comment les Clermontois de Sofy Major se définissent eux-mêmes. Effectivement, ce sont bien les composantes de ce metal complexe qui s’enfonce dans le post-hardcore. Le public est présent quoiqu’assez calme et en ordre de bataille à l’heure de la digestion. En tout cas le groupe déroule son univers et gagne lentement en capital sympathie. Le concert s’achève sous une Valley devenue un refuge pour les naufragés du soleil, tant les rayons UV font littéralement fondre les neurones dehors.

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13h55 : Plein de charisme, les Français de S.U.P. délivrent un set hyper carré – normal lorsque dans sa discographie, si on l’élargit à celle parue sous le patronyme Supuration, on atteste d’un album intitulé Cube – dans une Altar peu remplie mais à coup sûr composée de connaisseurs. Pas de décorum particulier, seule la musique prévaut. Une bonne claque assénée par ce groupe qui depuis les années 90 a construit seul son dark/death metal complexe, progressif et parfois avant-gardiste. Prestation immense de S.U.P., pleine de feeling avec des compos variées qui font mouche, sublimées par un son impeccable.

14h15 : Khold : Une imagerie et un jeu de scène classique de la part de ce groupe de black metal norvégien, avec maquillage de rigueur. Le groupe bénéficie d’un son très louable qui met en relief son black metal solide, et traversé de temps à autre de passages plus ‘groovy’. Ainsi l’audience est diversifiée et se captive pour ce genre plus accessible dans sa musique qu’un Mayhem ou un Nattefrost. La prestation un peu linéaire passe comme une lettre à la poste et paraît finalement très courte. Khold qui se joue des caricatures est encore un groupe à suivre.

14h40 : Autant ne pas y aller par quatre chemins, RED FANG a fait de la Mainstage un véritable rock-bar à l’ancienne. Vieux t-shirts et barbes mal taillées, on se doute que le groupe de Portland (USA) ne va pas donner dans le free-jazz. Subtil mélange de Mastodon et de Queens Of The Stone Age, le groupe martèle son public, encore et encore. Ce dernier ne se retient plus dès que retentit « Into The Eye ». Ce live se termine dans une bonhomie et une énergie assez singulières sur un final dantesque. Red Fang s’est illustré ; il est incontestablement l’un des plus brillants représentants du genre actuellement. Le Hellfest ne démentira pas ce constat.

14h50 : OFF ! se préoccupe de notre bien-être et s’assure que nous soyons correctement hydratés. Le super-groupe tourne à plein régime et semble même rajeunir lorsqu’on observe Keith Morris (passé par Black Flag et Circle Jerks) semble remuer comme s’il avait vingt ans. Au final, il est trahi en laissant entrevoir une légère calvitie naissante à travers ses longues dreadlocks. Le public comporte une poignée de guerriers qui rend hommage au vieux morceau « Panic Attack » comme au plus récent « Time Is Not On Your Side ». Sonnant comme une belle réunion d’anciens camarades, Off ! s’achève sur un triomphe mérité de la part du public.

15h00 : Dark Tranquility débarque. Son batteur Anders Jivarp monte sur scène avec l’ambition de montrer au Hellfest ce qu’est le « vrai » death metal mélodique. Souriant et chevronné, il donne tout ce qu’il a dès les premières mesures. Une sympathie, une douceur, se dégagent de la voix du chant de Mikael Stanne. Le groupe enchaîne les titres dans une setlist efficace et son frontman fait tout pour se rapprocher au plus près du public, tout sourire, quitte à monter le temps d’une chanson sur la crash-barrière. L’occasion également de découvrir deux nouvelles têtes : Erik Jacobson qui remplace Niklas Sundin à la guitare, retenu par des engagements familiaux, et Anders Iwers du groupe Tiamat qui tient la basse en lieu et place de Martin Henriksson, les deux assurant parfaitement le job.

15h17 : Belle ovation sous l’Altar pour Ne Obliviscaris. Le metal progressif du groupe australien a reçu un bel accueil du public du Hellfest où les cornes du diable étaient nombreuses à se lever. Fort d’un magistral opus Citadel paru l’année dernière, les wallabies impressionnent par la richesse du propos, tergiversant entre chant clair et saturé, et côtoyant aussi bien la guitare que le violon. Des musiciens appliqués qui auront probablement rallié de nouveaux fans cet après-midi à Clisson.

parterre

15h32 : Russian Circles n’est pas encore monté sur la scène de la Valley que le parterre est déjà noir de festivaliers (dont l’ensommeillement connaît plusieurs degrés). Commençant d’entrée de jeu par l’ouverture de son dernier album Memorial paru en 2013, ils installent immédiatement une atmosphère berçante et évocatrice. La mise en scène est sobre, et la communication avec le public volontairement inexistante afin que le spectateur ferme les yeux et s’immerge dans les longs passages instrumentaux. Certains dans l’assistance n’y parviennent pas, et préfèrent improviser de loufoques chorégraphies. Désormais sorti de sa torpeur et emmené par le post-rock mâtiné de riffs lourds à souhait des Américains, le public se lève, séduit et fasciné. Cette expérience transcendante aurait presque pu faire oublier le festival et ses tumultes tout autour.

15h54 : Lourde tâche que de reprendre le flambeau au sein d’un groupe qui a connu autant de déboires et de traversées du désert en 20 ans. Mais Snot enflamme la Warzone toujours pleine à craquer. Le punk-hardcore de la bande venue de Santa Barbara ne vous barbera point ! C’est varié, authentique, énergique, groovy (« Stoopid ») et donne envie à tout le pit de bouger malgré l’astre du jour qui cuit toujours autant les épidermes. Difficile de passer après feu Lynn Strait, et si ses successeurs ont pu parfois avoir du mal à convaincre, l’actuel frontman Carl Bensley s’en sort avec les honneurs, notamment grâce à sa complicité avec les autres membres et une énergie qu’il n’économise pas. Un bon concert pour se défouler et brûler un maximum de calories avant de glisser doucement vers l’heure du goûter qui approche.

16h05 : Pour sa première venue au Hellfest, Carach Angren a livré un set hautement travaillé. Un superbe jeu de lumières ainsi qu’un Temple copieusement garni donnent les armes au groupe batave pour donner le meilleur de lui-même. C’est un public heureux qui aura répondu favorablement aux injonctions du chanteur Seregor, bariolé de peinture et élégamment vêtu à l’image de ses acolytes. Le black metal des Hollandais a été chaleureusement accueilli à Clisson, et personne n’aura été rebuté par ce squelette blanc les bras en croix – évoquant la crucifixion du Christ – qui trônait sur scène.

16h15 : Hollywood Undead. En fait, tout est dans le nom du groupe. C’est un blockbuster de la fusion rap metal des années 90’, qui se masque à l’instar d’un Slipknot ou d’un Mushroomhead, qui présente deux frontmen comme dans Linkin Park, et qui manque cruellement du groove de Limp Bizkit et de la brutalité de Korn. Malgré tout, le groupe donne le change, faisant adhérer une partie du public pour la reprise de chœurs sur « Hear Me Now ». À signaler un petit passage oldies en reprenant le « Folsom Prison Blues » de Johnny Cash qui ne laisse pas les gens indifférents, même si l’ambiance peine toujours à s’élever. La Mort parfois se laisse attendre trop longtemps.

16h26 : ALERTE ‘Changement de programme’ : nous apprenons via l’organisation du Hellfest que NOFX, programmé initialement en clôture de festival sur la Warzone a avancé son set, et qu’il donnera sa prestation sur cette même scène de 22h40 à 23h40. Ce nouveau créneau horaire était vaquant suite à la défection de Rise Against annoncée il y a quelques jours.

bande de festivaliers

16h45 : Thraaaaaaaaash ! Exodus est dans la place, et on prend cher d’entrée. Steve Souza, revenu dans son groupe fétiche, hurle sa maman et déjà des circle-pits soulèvent des tonnes de poussière devant la Mainstage 2. Au milieu de cette zone de friction, on croit apercevoir une jambe voler… Mais non, il s’agissait seulement d’un Power Ranger se faisant éclater gentiment par deux Golgoths. C’était à parier comme souvent avec le groupe californien, le public est sans retenue, et slamme en tous sens. Le rouleau compresseur Exodus emmène tout le monde avec lui, mais se montre aussi responsable en bon père de famille, et par la voix de son chanteur demande aux gens du mosh-pit de faire attention les uns et aux autres : « Si y en a un qui tombe, vous le relevez, c’est d’accord ? Car on est tous unis, ensemble » hurle-t’il. L’intensité continue de monter crescendo tandis que les titres s’égrainent à une vitesse supersonique, tels que l’unificateur « Blacklist », le corrosif « Strike Of The Beast ». Un marathon de 40 minutes se révélant forcément courtes qui s’achève sur un diptyque de deux classiques « Bonded By Blood » puis « Toxic Waltz », sur lesquels l’audience frôle la crise d’épilepsie. Autant dire que le groupe a remporté cet après-midi une énième victoire. La barre ainsi placée très haute, l’on souhaite bon courage d’avance à Nuclear Assault qui jouera en même lieu et place à partir de 17h40, un concert événement que vous pourrez suivre d’ailleurs en direct à partir du site Arte Live.

16h52 : Weedeater est de retour. C’est à la formation de Wilmington de remonter sur scène une fois encore au Hellfest. En cinq ans l’énergie du groupe est toujours là. Leur sludge a mûri et le public est toujours nombreux pour admirer cette prestation à la fois scéniquement aboutie et musicalement sans faille. Un Power trio qui sonne aussi lourd que d’autre groupes à quatre voire cinq membres.

16h57 : Puissant : voilà le terme qui résume le mieux le set du quintet The Crown. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette déferlante de notes est sacrément jouissive. Oui, que de notes, que de riffs et que de décibels. Seul bémol justement, le son est exagérément fort. Devant une audience clairsemée, le groupe suédois de thrash death a fait le ménage dans nos tympans.

17h27 : Dans quelques minutes on vous propose un live-tweet en direct de la conférence de presse de Ben Barbaud, directeur du festival. Vous pouvez ainsi vous caler sur le compte twitter de Radio Metal pour la suivre, et n’hésitez pas à réagir aux informations qui y seront dévoilées.

17h35 : Par ailleurs et pour rappel, n’hésitez pas à checker la page du site Arte Live. En effet deux concerts vont bientôt débuter : les thrasheux vétérans de Nuclear Assault sur la Mainstage à partir de 17h40, puis dès à présent les Allemands de Morgoth sous l’Altar qui auront à cœur de célébrer le retour de leur death metal oldschool ampli de noirceur.

17h56 : Pendant ce temps en conférence de presse, Ben Barbaud s’épanche sur divers sujets. Le directeur du Hellfest se montre d’abord heureux du succès populaire cette année, de la météo encore une fois clémente sur les trois jours, ainsi que du large relais du festival sur les réseaux sociaux – qui a une portée par exemple de plus de deux millions de personnes sur facebook. Ben Barbaud évoque ensuite le contexte entourant la non-venue de certains artistes, tels que Metallica, qu’il attribue à une question financière : « Sur les têtes d’affiche, on est au-dessus de 7 chiffres ». Puis vient la question du renforcement des effectifs de sécurité et notamment de la vigilance de la gendarmerie suite aux actes de dégradation constatés il y a quelques semaines dans l’enceinte du festival. Enfin est mis sur la table un problème jusqu’à présent insoluble ces dernières années, à savoir la position exiguë de la Warzone qui cautionne lors des concerts événements tels que Body Count une marée humaine telle que le corridor menant au site de la Warzone devient un goulot d’étranglement qui ralentit les flux de personnes.

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18h05 : Précédemment, sur la Warzone justement, Les Ramoneurs De Menhirs se sont fait remarquer dans leur style inimitable qui mêle punk et Bretagne, un peu comme lorsque les binious viennent embrasser des gros riffs sauce Bérurier Noir. Il faut dire qu’à l’instar de ces derniers, les Bretons assument une politisation anarchiste de leurs chansons, ne faisant pas toujours l’unanimité au sein du public, partagé entre ralliement et railleries.

18h15 : Pause dans la programmation habituellement extrême du Temple avec l’apocalyptic-rock de Grave Pleasures, nouvelle incarnation de Beastmilk dont l’imparable opus Climax a été remarqué en 2013 et qui accueille désormais dans ses rangs les Suédois Linnea Olsson (ex-The Oath) et Uno Brunuisson (ex-In Solitude). Malgré ces changements, les titres inédits de leur album à venir en septembre parsèment la setlist et laissent entendre que la formule vertueuse arborée jusqu’à présent ne se tarira pas : le groupe envoie un rock très accrocheur qui puise abondamment dans le répertoire de groupes comme Joy Division, Bauhaus, ou Sisters Of Mercy, le tout avec une caution « metal » apportée par Kvohst, connu pour ses multiples projets expérimentaux. Il introduit chaque chanson avec un mot d’esprit. Le groupe pourtant taillé pour les clubs rock et les caves parvient à faire danser le parvis du Temple au son de tubes irrésistibles comme « Fear Your Mind » et « Love In A Cold World ». En dépit d’une guitare anormalement moins forte qu’une autre, Grave Pleasures a fait son boulot cet après-midi.

18h30 : la conférence de presse se poursuit toujours en zone presse où Ben Barbaud semble répéter certaines informations dévoilées l’an passé, à savoir que le festival n’existerait pas sans ses bénévoles, et Ben avance le chiffre de « 3000 personnes bénévoles cette année » et affirme « Si demain on perd nos bénévoles, on perd notre âme ». Le rôle de ces personnes dévouées est essentiel au regard d’une économie des festivals que Barbaud estime « fragile », d’autant que le festival dans sa configuration actuelle ne permettrait plus de grandes évolutions sur la capacité d’accueil : « Il n’y a pas d’agrandissement possible de l’enceinte, même si on est submergés de demandes ». Quant à l’évolution du fonctionnement de la billetterie, il admet se poser la question quant à ne mettre à la vente dans le futur uniquement des pass trois jours.

Au regard d’une programmation musicale moins extrême qu’elle ne le fût à l’époque du Fury Fest, Ben Barbaud se félicite de voir chaque année de plus en plus de jeunes festivaliers venir à Clisson mais tempérant : « On reste les pieds sur terre, il se peut qu’il y ait un effet de curiosité ». S’agissant enfin des critiques qui se sont cristallisées sur la programmation de plus en plus familiale, il répond que « dès que les choses commencent à marcher dans ce style, elles n’ont pas forcément bonne presse ». Beau discours également lorsqu’il précise qu’il n’y a pas de « vrais » ou « faux » fans, faisant part de son agacement lorsqu’il lit les discours élitistes ou sectaires de certains internautes sur la toile. Économiquement toujours, il rappelle au journaliste la chance dont bénéficie le Hellfest de pouvoir vendre l’ensemble des billets en amont pour pouvoir tout budgétiser (il précise le montant de 16 millions d’euros pour cette dixième édition, contre 11 millions de retombées extérieures) et d’ajouter : « La billetterie ouvrira en septembre sans groupe annoncé à prix normal ».

Ben Barbaud évoque également la possibilité future de dupliquer le festival à l’étranger, mais réfute catégoriquement en revanche que le festival aurait été vendu. La conférence de ce jour porte décidément beaucoup sur l’aspect financier, puisqu’un journaliste interpelle le directeur du festival sur la possibilité d’une hausse des prix des billets l’an prochain : « Il y aura peut-être une hausse de prix des billets l’an prochain, mais rien n’est sûr ».

18h55 : A Day To Remember sur la Mainstage 1. C’est sûrement un jour de festival dont il faut se souvenir mais de ce concert un peu moins. Le public répond à l’appel du groupe d’Ocala (Floride, USA), mais en dépit de l’énergie et de la bonne volonté du groupe, le set reste convenu voire dramatiquement plat. Il manque ici un brin d’originalité et de folie pour égayer la foule au-delà des premiers rangs et montrer ce dont ils sont réellement capables avec leurs instruments. Leur mélange de post-hardcore édulcoré de punk et de pop music ne fait pas prendre la mayonnaise. Seul le capital sympathie qui s’est développé gentiment au sein du public aura permis de rendre le moment plus agréable aux Floridiens.

19h04 : Encore un gros thrash qui tache tous les supports : Nuclear Assault attaque son set avec énergie, mais un son épouvantablement déréglé agresse nos pauvres oreilles déjà soumises à rude épreuve depuis deux jours et demi. Les guitares ne sont qu’une bouillie aiguë, ce qui ne rend pas justice au bon vieux thrash crossover des familles qu’on a tant aimé chez le groupe new-yorkais, qui a priori devrait tirer définitivement sa révérence à la fin de cette tournée mondiale qui tient aussi à défendre son nouvel EP Pounder, sorti il y a quelques jours dans les bacs. La voix de John Connelly ne suit pas non plus, et finit même par devenir pénible, tel un enfant qui crie et joue au foot dans un hall de HLM. Le public est donc très loin d’être déchaîné, même si quelques poings se lèvent : la faute à ce son atroce qui handicape ce show pourtant très attendu. Notre reporter s’irrite au point de se demander si « l’ingénieur du son du groupe a passé son diplôme dans une école de sourds ». On l’aura compris, ce concert est à oublier au plus vite.

19h15 : Alors que le temple dégueule de monde tant tout le monde se presse pour voir le pirate-metal des Écossais d’Alestorm, nous allons vous parler de la prestation d’Eyehategod : reconnaissable entre mille à ses accords gras et sa pseudo-langueur, le combo est venu tout droit du bayou pour enterrer une Valley pleine à craquer. Les musiciens laissent traîner longuement les notes dissonantes, le temps de terminer leurs clopes et se réajuster le bandana, jusqu’à ce que Jimmy Bower donne définitivement le ton. Du groove, du lourd, du rentre-dedans, tout ce qui est nécessaire pour enflammer le public. Après « Parish Motel Sickness », le summum est atteint lors de « New Orleans Is The New Vietnam » qui fait se balancer des centaines de bras levés.

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19h29 : Rien de neuf sous la tente avec Morgoth. Du death qui matraque. Le son, masse soluble, rend l’accès au genre difficile, très difficile. Le classicisme a ses limites quand on arrive au troisième jour de festival. Apres quelques années d’absence, le groupe réapparaît sur la scène death métal. Finalement, le public réagit moyennement dès lors que l’on s’éloigne du mosh pit. Et pourtant, se cachent dans la setlist de grands hits entraînants qui s’étalent sur deux époques différentes du groupe allemand, respectivement leurs deux albums émérites Cursed (1991) et Odium (1993) marqués par l’indéniable influence d’Obituary puis le tout récent Ungod (2015) dont la pochette orne justement le backdrop et les panneaux latéraux en guise de décors. Les pieds tapent et les cheveux voltigent, et de gros tubes dissimulés comme un requin dans l’ombre se succèdent. Un set qui fut surtout réservé aux puristes.

19h40 : Quand Max Cavalera monte sur scène avec Cavalera Conspiracy, force est de constater que la vieillesse pointe le bout de son nez. Vêtu d’une veste en jean à patchs, sa dreadlocks unique tombe au milieu de son dos avec lourdeur et disgrâce. Le groupe, fort de sa notoriété, s’empare de la scène et commence le set avec une certaine mollesse limite lourdingue. Le chant de Max est approximatif, désordonné et les paroles sont avalées dans le bruit. La setlist est pourtant efficace et malgré tout le public est à fond. Igor Cavalera, derrière ses fûts se montre plus appliqué et précis que son frère, paré de son tee-shirt bleu Black Flag. Le son de la batterie se révèle vite colossal. Finalement, au bout de quelques chansons, le groupe joue mieux. L’énergie est bien meilleure que celle dégagée par Soulfly sur scène l’an passé. Les sempiternels « un-deux-trois » en portugais ne se font pas attendre pour lancer les chansons.

Plus le show avance et plus l’on se rend compte que nous sommes entrain d’assister à une révolution. Cavalera Conspiracy livre un show surpuissant malgré les faiblesses vocales de Max. La reprise du « Refuse / Resist » de Sepultura embrase la foule et chacun répond présent. D’ailleurs, le groupe va s’éparpiller sur les autres projets de l’empire Cavalera, avec des incursions chez Nailbomb et Soulfly. On a le sentiment lorsque l’on vient voir Max avec ses différentes incarnations d’assister à des concerts quasi identiques – du déjà-vu et déjà-entendu à maintes reprises – en somme un « Sepultura – Conspiracy – Nailbomb show ». Au moins le son est nickel et l’ambiance revigorante, et plus encore lorsque vers la fin le groupe étrenne les « Beneath The Remains », « Desperate Cry », « Dead Embrionic Cells » et autres « Roots ».

19h55 : Les Wampas, invités surprise de cette dixième édition du Hellfest transpirent une certaine classe. Devant un public a priori non acquis à leur cause, Didier Wampas et les siens ont décidé de tout donner sur scène, en faisant la fête avec toute la Warzone. Du fun, du punk, ça chante en cœur les hymnes « Manu Chao », « Rimini », « Un Punk En Hiver », etc. Didier des allers-retours en crowd-surfing entre la scène et le fond de la Warzone, démontant une partie du décor au passage. Ce soir, Didier Wampas est devenu roi.

20h02 : Avec plus un strapontin de libre jusqu’au dehors de la tente du Temple, il fallait jouer des coudes pour tenter d’apercevoir la prestation des Écossais d’Alestorm. Son metal-pirate fait toujours recette, et fort d’une discographie désormais s’élevant à quatre albums studio, le combo de joyeux drilles emmené par Christopher Bowes (chant et clavier) peut varier les plaisirs et offrir une setlist épique remplie de péripéties. Déroulent les mastodontes « Shipwrecked » et « Magnetic North », la chanson à boire « Nancy The Tavern Wench », le hit « Keelhauled », ou l’homérique «1741 (The Battle Of Carthagena) ». Dans le public les costumes de corsaires les plus fidèles ou les plus farfelus fleurissent tandis que ça se met à danser et à boire de la bière comme dans une taverne. Pendant près de cinquante minutes, le parvis du Temple avait des allures de Caraïbes et d’Ile de la Tortue. Une étape clissonnaise du vaisseau amiral Alestorm qui devrait rester inscrite longtemps dans les mémoires.

20h17 : Les festivaliers affluent en nombre sous l’Altar, et pour cause, débarquent les légendes du death Cannibal Corpse pour faire trembler le sol clissonnais. Mené par un George Fischer qui headbangue à s’en déboulonner les cervicales, les bouchers de Floride jouent vite et fort, puis lent et gras, puis vite et fort. La cause était entendue par avance, le style démonstratif de Cannibal fait sa force bien qu’aujourd’hui sa technique semble appartenir à une autre époque. La rythmique en mid-tempo roulant donne une sensation de pseudo-lenteur comparée à la musique présente sur album. Les tubes s’enchaînent, de même que les circle-pits endiablés. Le dernier album du groupe, A Skeletal Domain, sorti l’année dernière est naturellement passé lui aussi au crible. L’Altar porte un triomphe à la formation historique de Tampa qui captive toujours autant.

Catwoman ?

20h30 : Prestation dantesque de Life Of Agony. Le quatuor a fait honneur à son sensationnel premier album River Runs Red avec plusieurs titres joués. Au chant Mina Kaputo (anciennement Keith Caputo) a assuré remarquablement ses parties vocales, entouré d’Alan Robert et Joey Z. qui se démènent comme des bêtes. Kaputo n’hésite pas à aller au cœur du public sur deux morceaux, allant directement faire une accolade généreuse à un fan qui brandissait une pancarte sur laquelle il était inscrit que cela faisait 22 ans qu’il attendait ce moment. le chanteur devenu chanteuse (mais qui n’a certainement pas perdu son grain de voix particulier) a montré son sens du partage et son enthousiasme en remerciant au bout de ce concert trop court tous ceux qui participent au bon fonctionnement du festival (sécurité, roadies, ingénieurs son, bénévoles, etc). Mâchoires serrées, le guitariste du combo n’aura eu de cesse d’invectiver la foule pour une performance dynamique, truculente et tout sourires.

20h55 : Epica envahit la Mainstage 2 devant une foule gigantesque cuite al dente par la météo de la journée. Ultra carrée comme à son habitude, la formation néerlandaise démarre avec « Originem » tiré du dernier album « The Quantum Enigma » et s’attribue directement l’adhésion du public. Que l’on aime ou pas la musique du groupe, il est impossible d’attaquer leur application à délivrer un show, un vrai. Les tubes s’enfilent comme des perles. Simone Simons et ses comparses paraissent une nouvelle fois heureux de fouler la terre du Hellfest et provoquent sans forcer pogos, circle-pits et même un wall of death.

21h40 : Wattie Buchan qui porte fièrement l’iroquoise rouge emblématique de The Exploited est très en colère et il le dit. Avec son frangin Wullie derrière les fûts et ses autres acolytes, ils attaquent sur « Let’s Start A War ». Le ton est donné. Toujours autant d’énervement dans le punk des Ecossais. Ils dédient « Beat The Bastard » aux copains de Tagada Jones et Black Bomb A. Puis les titres dorés « Fuck The USA » et « Sex And Violence » tombent. Sur ce dernier, la scène de la Warzone est à nouveau envahie, comme hier soir pendant Biohazard. C’est vrai que les paroles aspirent à combattre et à mettre un sacré bordel. Dur de faire descendre les gens ensuite, même si Wallie tente de se montrer convaincant en voulant les faire déguerpir. Bref avec The Exploited, le punk est loin d’être mort. « Punk’s Not Dead ! », c’est le message, on l’aura bien compris qu’ils tentent d’exploiter.

21h48 : Alors que les derniers rayons du jour disparaissent peu à peu, une excitante obscurité s’empare du Hellfest et son dévoile sous son apparence la plus embellie avec ces décors qui prennent une nouvelle dimension, et toutes ces torches et flammes qui s’allument. Une tension lovecraftienne, quasi ésotérique est perceptible. Le moment idéal pour Samael de lever le voile. La bande de Sion emmenée par Vorph et son légendaire charisme, nous offre un spectacle dégageant une énergie incroyable sous un temple bien rempli. C’est avec la précision des horlogers suisses que Samael nous assène ses hits de black industriel tel « Ceremony Of Opposites » ou encore « Baphomet’s Throne ». Ils nous proposent d’amener l’enfer jusqu’à nous en espérant que nous aimions cela et c’est effectivement le cas. La simplicité efficace, autant qu’un direct du droit, de leurs compositions fait mouche. En plus de ça le son est incisif mais sans être agressif et passe donc bien l’épreuve du live. « Crown » s’invitera aussi dans la setlist. Un excellent concert et une attitude qui nous montre qu’ils sont heureux d’être là avec nous. Et nous aussi nous le sommes !

21h59 : Une fois n’est pas coutume, le baggy revient à la mode ce soir. En effet bon nombre d’apparats typiques du rap fleurissent devant la Mainstage 1 pour saluer la venue du Limp Bizkit de Fred Durst. L’assurance du chanteur est palpable et donne un on-ne-sait-quoi à ce concert qui nous fait retourner dans les années 90 et 2000. Fred assure pour parler simplement, mais chacun n’a d’yeux que pour sa casquette blanche ainsi que Wes Borland qui fait encore une fois preuve de créativité et même d’humour dans son accoutrement farfelu. Les deux musiciens dénotent au milieu de cette horde de metalleux adorateurs du diable qui se surprend à rester devant le concert, voire à secouer la tête, un peu, beaucoup, passionnément, sauf pour les plus réticents qui font tout pour ne pas bouger. Peur de la honte, ou fierté ? Qu’importe, d’autres s’abandonnent au délire présent et éprouvent la sensation de renouer avec leurs quinze ans ce soir. Ça doit sûrement être ça mettre le feu à l’américaine. La basse est malgré tout trop forte. Nos tripes remontent mais quand le Dj s’empare des platines, le Hellfest se transforme en rave party. Quelque fois, des instants volés de Metallica sont joués ni vu ni connu, puis Korn, puis du Rage Against The Machine. Le rap metal de Limp Bizkit aura fait des émules de soir dans la fosse, marquant ainsi le retour de la family value au Hellfest. Avant « Take A Look Around » c’est le moment du bisou. Le ‘biscuit mou’ nous demande de nous embrasser.

fan en bleu

22h16 : Le concert d’At The Gates n’est pas seulement un événement parce que le groupe suédois se fait rare en France, mais aussi parce qu’il s’agit du deuxième concert dans la journée de deux de ses membres, puisque Adrian Erlandsson et Jonas Björler de The Haunted ont déjà joué leur set en fin de matinée sur la Mainstage 2 (Erlandsson qui n’a cependant pas joué avec Vallenfyre vendredi, remplacé par Waltteri Väyrynen). Mikael Stanne de Dark Tranquility s’est quant à lui incrusté dans le pit photographes pour regarder le concert de plus près, manquant de se faire virer par la sécurité. C’est là l’occasion de souligner la présence en force de tout le fleuron du death metal suédois cette année (At The Gates, The Haunted, The Crown, Dark Tranquility, In Flames, Tribulation). Une scène unie et solidaire qui prend du plaisir à voyager ensemble et qui se retrouve ce soir rassemblée en enfer.

22h33 : La Valley est remplie pour faire honneur aux légendes du doom que sont Saint Vitus. Leur présence est d’autant plus remarquable qu’ils sont emmenés par leur premier chanteur Scott Reagers (qui remplace le temps de la tournée estivale Scott « Wino » Weinrich) dont le style très expressif est à rapprocher de Bobby Liebling de Pentagram. D’ailleurs, Reagers porte un t-shirt de cet autre cuirassé du doom metal ricain, avant de même l’échanger pour un t-shirt de Crowbar à qui il dédiera une chanson. Là où Wino est moins expansif, il revisite les débuts du groupe avec une conviction que le public salue avec enthousiasme. Très rapidement le groupe originaire de la cité des Anges semble avoir pris ses quartiers sous la Valley, discute entre chaque morceau et délivre des ogives redoutables. L’influence de Black Sabbath n’a jamais été aussi tangible et les solos démentiels de Dave Chandler mettent à chaque fois la fosse en effervescence. Lorsque le rythme ralentit, elle secoue la tête comme un seul homme, au grand plaisir des membres du groupe qui n’hésitent pas à demander des circle-pits. Pour la dernière chanson, Dave demande à ce que toute la tente soit éclairée, puis la remercie en leur dédiant un « Born Too Late » d’anthologie. Et sur le coin de la scène, on aperçoit un certain Phil Anselmo en train de savourer comme le reste du public. Le show se termine sur une pluie de ballons gonflables, de quoi égayer les grands enfants que nous sommes. Le guitariste descend dans la fosse au moment de l’ovation finale et prend la peine de serrer toutes les mains qu’il peut. Quelle classe.

22h40 : Certes In Flames se produit sur la Mainstage ce soir, mais ce sont d’autres Suédois qui dénuquent l’Altar : At The Gates nous fait partager son riffage death revenu tout droit des années 90’. Celui-ci n’a pas pris une ride. Entre blast et riffs plombés, le public a de quoi avoir son lot de torticolis post-Hellfest ce lundi. Tomas Lindberg se vide les tripes et parcourt toute la scène en tous sens en sautant comme un cabri. Véritable électron libre au milieu des autres musiciens un tant soit peu plus discrets. Le public n’est pas des plus nombreux mais l’intensité demeure, à l’image du brutal « Terminal Spirit Disease ». At The Gates fait le boulot et même un peu plus, pour une délectable heure de death mélodique à l’ancienne.

crâne blanc

22h58 : Dans un peu plus de dix minutes, Korn entrera sur la Maintage 1. Le concert des Californiens sera diffusé en direct via Arte Live. Actuellement d’ailleurs, la prestation de Triptykon est à suivre sur le second streaming réservé à l’Altar et au Temple.

23h04 : In Flames met un souk d’enfer sur la MainStage ! Si son death mélodique a beaucoup évolué en 20 ans il est toujours aussi accrocheur et peut-être même d’avantage maintenant qu’il s’inspire, sans pour autant copier en mauvaise caricature d’autres styles tels que le hardcore. C’est efficace, puissant et redoutable ! On aura droit à l’un des circle-pits les plus impressionnants de cette édition. Quasiment tout le parterre de la Mainstage 2 s’y est mis ! Le son est parfait et le show passe vite, presque trop vite même si les premiers aficionados de Korn commencent à battre le pavé, le public reste acquis à la cause d’In Flames jusqu’au bout !

23h29 : Après un long sample d’intro, Korn est finalement entré sur la Mainstage 1. À moins d’un surprenant bouleversement de dernière minute dans la setlist, le groupe de néo-métal californien devrait consacrer à la reprise des douze titres composant son premier album éponyme sorti en 1994. Cela semble être le cas puisque Korn a entamé avec un « Blind » rassembleur, lui-même suivi de « Ball Tongue » et « Need To ». Les retrouvailles avec le public du Hellfest ont l’air de bien se dérouler, si l’on occulte leur passage raté en 2007. Cependant, d’incompréhensibles problèmes de son prolongent actuellement le silence entre deux morceaux. Que se passe t-il ? Korn serait-il maudit en terres clissonnaises ?

23h38 : Korn reprend, mais que de sueurs froides en ce début de set. Au même moment, on apprend que le backdrop de NO FX qui livre son concert sur la warzone est en fait une bâche quelconque sur laquelle le groupe a simplement écrit au feutre ses initiales. Pourquoi ? Car le groupe s’est fait voler son backdrop officiel lors d’un précédent concert en Allemagne.

23h55 : Ambiance parfaite pour fermer la warzone dans ce dixième Hellfest avec No FX. Ca saute de partout, c’est fun. Fat Mike et Hefe servent des blagues à la mitraillette entre les morceaux pour le plus grand plaisir des fans. On a le droit aux grands crus punk « Murder The Government », « Linoleum », « Franco Unamerican » avec quelques interludes reggae durant « Eat The Meek » sur lesquelles Hefe s’empare des cuivres. NOFX, c’est la quintessence de l’adolescence entre potacherie et pertinence sociale. Sûr qu’ils savent y faire, mais l’accent reste mis sur le fun et la fête, comme avec ce drapeau arc-en-ciel placé en étendard. La reprise de Joe Dassin « Les Champs Elysées » fait mouche. Les gars cherchent à amadouer le public, mais cela fonctionne. Gros carton de NOFX pour achever cette session dans la Warzone.

00h01 : Après Venom hier soir, c’est au tour d’un autre pionnier du metal extrême de fouler la terre de Clisson : Tom Warrior. Celui qui fonda Celtic Frost au début des années 80’ s’empare des clefs du temple avec son dernier projet en date Triptykon. Suite à l’entrée en scène sur un instrumental des plus angoissants, le combo s’attaque directement à un monument de la carrière du frontman : « Procreation Of The Wicked » justement de Celtic Frost. Le reste du set intercalera des titres de Triptykon avec des classiques de Celtic Frost, ainsi que de Hellhammer dans un concert d’une grande unité. Porté par l’énergie et le groove impeccable du batteur, cette juxtaposition met autant en valeur la qualité de classique instantané des nouveaux morceaux que l’atemporalité révolutionnaire des plus anciens. Entre la basse profonde et menaçante de Vanja Slajh et les solos raffinés de V. Santura, Tom Warrior assure la conjonction de toutes ces énergies avec un flegme de patriarche et communique beaucoup avec ses camarades.

00h22 : Le public répond avec enthousiasme à chacun des iconiques « Are You Morbid ? » de Tom Warrior. Les deux albums de Triptykon sont à l’honneur ce soir avec « The Prolonging » et « Goetia » tirés de Eparistera Demones puis « Tree Of Suffocating Soul » et « Altar Of Deceit » extrait du plus récent Melana Chasmata. L’agressivité flambante se mêle à une lourdeur glaciale. « The Prolonging » porte bien son nom, car remplissant pas moins des 25 dernières minutes du concert – une pièce maîtresse lente et labyrinthique qui se transforme peu à peu en litanie élégiaque. La nuit la plus courte de l’année vient de tomber sur Clisson et Tom Warrior prouve une nouvelle fois que l’histoire du metal extrême est intimement liée à la sienne.

00h35 : On persiste dans le défilé scandinave avec une très belle alternative à Korn sous l’Altar : Arch Enemy. Inutile de tergiverser, le groupe rejoint récemment par la chanteuse Alissa White-Gluz (ex-The Agonist) et le guitariste Jeff Loomis (ex-Nevermore) emporte l’adhésion générale dès les premières tierces, qui préjuge un son ultra-précis. Le chant d’Alissa est équilibré, la réussite technique n’est qu’une commodité pour le groupe. La jeune femme est au sommet : growl resplendissant, chant clean, jeu de scène actif en déchaînant le public avec son pied de micro, elle fait presque vivre à elle seule cette prestation. Pouvant s’exprimer aisément en français, l’alchimie est facilement nouée avec la foule. Seuls les soli de guitare arrivent à lui voler la vedette, exécutés avec une aisance déconcertante par Michael Amott et Jeff Loomis.

« War Eternal », « Ravenous », « You Will Know My Name », les jumps de « No God, No Masters » : autant de titres que le public soutient en chœur, toujours sollicité par Alissa. Arch Enemy ne perd jamais pied et maintient une énergie qui vient clore de très belle manière les concerts de l’Altar. Si tôt ce matin Hypno5e avait commencé sur les chapeaux de roue, Arch Enemy tire sa révérence sur un show dantesque.

00h45 : Depuis le temps, on sait qu’un Hellfest sans Phil Anselmo n’est pas un vrai Hellfest – ce n’est d’ailleurs pas pour rien que c’est lui qui signe la préface du livre qui sort à l’occasion des 10 ans du festival. Cette année, c’est avec son Superjoint Ritual qu’on le retrouve. Il annonce d’entrée de jeu la couleur : « Si vous voulez danser ou voir de jolis garçons, vous êtes au mauvais endroit ! » En effet, pour sa première performance en dehors des Etats-Unis, le groupe balance son sludge cracra mêlé de death qui arrache. Anselmo pousse tellement sa voix qu’on n’est même pas loin de croire entendre du grindcore… Et évidemment, entre chaque chanson, on a droit au Phil Anselmo show : qu’il nous parle du concert d’Eyehategod de cet après-midi ou de ses projets d’appli pour téléphone, il le fait avec verve et un talent de showman certain. On aurait presque l’impression d’assister à un bœuf entre potes dans un garage… Evidemment, le public qui n’est pas venu pour danser ni voir des jolis garçons, donc, s’en donne à coeur joie : ça slamme, ça moshe, les circle pits prennent des proportions considérables, bref, en cette fin de festival, on dépense ses ultimes gouttes d’essence sans compter. Anselmo gère le temps imparti au groupe de manière un peu personnelle (il annonce la dernière chanson à partir de 00h20 – oui, ça signifie qu’il l’annonce pas mal de fois), le groupe finit un peu en retard, quittant manifestement la scène de la Valley à regres.

00h53 : Conversation entendue avant que les Allemands d’In Extremo ne démarrent leur set :
– J’entends les cornemuses au loin…
– Moi je suis bourré

01h00 : Indéniablement, Korn aura délivré un set carré et à la hauteur de son statut de tête d’affiche. Embelli par de magnifiques lumières, ce show du groupe américain fut une belle réussite. Largement dédié à son premier album éponyme, la setlist a également comporté des hits de la période post-Life Is Peachy. Seul bémol sur ce show : une coupure du son qui a un peu fait retomber l’atmosphère. Le public aura en tout cas été heureux et actif comme sur Limp Bizkit et In Flames quelques heures plus tôt. Les membres du groupe étaient visiblement heureux d’être ensemble et cela s’est ressenti sur scène car le set du combo fut plein d’alchimie.

01h17 : Sur le temple, la fête est de mise sur le set d’In Extremo, au son de leurs cornemuses, flûtes et vielles à roue. Le metal médiéval, il n’y a que ça de vrai.

01h26 : Nous y sommes, le dernier concert des Mainstages bat son plein. Nightwish, à l’image d’Epica un peu plus tôt, fait partie de ces groupes dont la joie semble communicative et qui font remontrer bon nombre d’ondes positives. Si une bonne partie de la fosse a fait ses valises après Korn, celle qui reste répond présente avec vigueur. Il faut avouer que les musiciens savent offrir un show digne de ce nom. Pyrotechnie et fumerolles qui se déverse en masse depuis la scène, offrant la sensation des éléments qui se déchaînent, participent à cette explosion lyrique, et reconnaissons-le, s’avère bigrement ‘kitschounette’.

01h40 : De la cornemuse au Temple, c’est bien l’un des derniers instruments que la scène accueillera au terme de ces trois jours de festival. En France, la notoriété d’In Extremo est encore relativement limitée mais en Allemagne, leur dernier album Kunstraub a fait un surprenant carton. Mélange de grosses guitares, cornemuses, harpes et autres bois, les Allemands proposent un metal folklorique et enjoué empruntant autant à l’indus qu’à la musique traditionnelle médiévale.

Surtout, le groupe n’est autre… qu’une machine à tubes ! Tous les titres ont le même dessein, celui de faire danser lorsqu’il ne fait pas headbanguer, y compris les morceaux aux riffs lourds. Les Teutons sont passés maîtres dans l’art de conquérir une salle, à la manière d’un Rammstein mais sans aucun artifice ou effet pyrotechnique, car tout le monde s’en donne à cœur joie, le Temple s’est transformé en un lieu où l’espace d’un instant, la convivialité est à l’honneur.

01h52 : Floor Jansen de Nightwish, à l’aise et charismatique dans son rôle, ne manque ni d’expressivité ni de coffre pour rendre justice à la flopée de tubes de la troupe, plus ou moins récents. Tuomas Holopainen et ses compères affichent également des sourires de trois pieds de long et une belle complicité. Le tout s’achèvera dans un épique « Last Ride Of The Day » et une pluie de confettis.

01h54 : La bonhomie de la musique d’In Extremo est une très belle manière de terminer le festival, nul doute que plus tard dans la matinée et pendant leur périple de retour, bon nombre de festivaliers siffloteront encore les airs impérissables de la formation germanique. Comme si on pouvait mal terminer avec de la cornemuse au Hellfest.

02h10 : C’est triste, mais le Hellfest, comme toutes les bonnes choses va tranquillement refermer ses portes, alors que les festivaliers quittent lentement l’enceinte des concerts. On peut parier que certains voudront prolonger la fête jusqu’au camping, mais au terme de trois jours intenses sous les auspices d’une météo généreuse quoi qu’un peu calcinée, les mines sont fatiguées. Un repos aussi mérité pour les spectateurs que tous les maillons de cette chaîne humaine qui a contribué jusque dans ses moindres détails une fois encore à l’organisation de cet événement hors normes : organisateurs, bénévoles, équipes techniques, sécurité, logistique, et tous les autres. Le Hellfest restera certainement encore un grand cru.

Nous remercions nous aussi tous les acteurs susvisés ainsi que toutes les personnes impliquées de près ou de loin qui ont œuvré à réaliser ce fil rouge, en espérant que celui-ci vous aura plu.

Prochainement sur Radio Metal, vous retrouverez ce fil rouge agrémenté de tout ce qu’il y a à retenir de cette dixième édition, ainsi que toutes les galeries photos hébergeant les meilleurs clichés réalisés par notre équipe de photographes présents sur place ces trois jours.

Enfin merci à vous de nous avoir lus, et à bientôt pour de prochaines aventures metalliques sur Radio Metal.

A voir également :

Fil rouge de la journée du vendredi.
Fil rouge de la journée du samedi.

Cet article Hellfest : Fil Rouge de la journée du dimanche 21 juin est apparu en premier sur RADIO METAL.


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